J'ai besoin d'aller me défouler et de retrouver mon niveau de graisse après l'avoir honteusement perdu lors de mon séjour à l'hôpital. Et pour cela, rien de mieux que d'aller m'empiffrer de pâtisseries tout en défonçant des gobelins-zombies à la chaîne ! Équipé de mon plus beau manteau et de mes magnifiques roues faussement chromées, je me mets en route en direction de CatChat, le bar à chats. Oui, moi aussi, je suis toujours surpris de me voir y entrer de bon aloi. Car la première fois que j'ai vu la devanture, je me suis tout de suite dit, "ah, ça c'est bien un salon de {censure}". Mais terriblement attiré par le magnifique Paris-Brest affiché en édition limitée sur la pancarte des pâtisseries, je n'ai pas pu m'empêcher d'y pénétrer pour commander ce merveilleux gâteau. D'ailleurs, bon gros point positif pour ce bar, il n'y a pas de foutues marches à l'entrée qui me bloquent l'accès, je peux donc y entrer tout seul sans demander d'aide.
Ainsi, me revoici dans ce bar qui accueille bien plus que les amoureux et les amoureuses de chats et de chattes. En effet, c'est lors de ma deuxième visite que j'ai découvert le véritable et unique intérêt de ces lieux. Tandis que je dégustais une délicieuse religieuse au café - en compagnie de ce foutu chat récurrent qui s'endort une fois encore sur mes calepieds, autrement dit, mes pieds - j'ai aperçu une fille cosplayée ouvrir la porte que je croyais accessible uniquement aux employés. Ce que j'ai vu derrière était les prémices du paradis. Les yeux ronds et les joues encore bien occupée par la crème de ma religieuse, je sursaute en voyant une main sombre traverser mon champ de vision qui vient aplatir un bout de papier coloré sur ma table. J'avale ma bouchée dans un bruit de déglutition fort peu raffiné puis je le lis.
Mais comment ai-je bien pu passer à côté de cette information ! Il y a une vraie salle de jeu ici ?! Ni une ni deux, je ramène mes couverts et mon assiette parfaitement propre au comptoir, en passant je remercie la jeune femme avec un pourboire pour m'avoir montré la voie, puis je m'engage vers cette porte céleste. Depuis ce jour - c'est-à-dire depuis treize jours - je viens ici deux fois par semaine pour me défouler dans des jeux de plateau et de jeux de rôle. Je n'ai pas encore de compagnon d'aventure fixe, mais je pense que cela ne saurait tarder. Ah si, pardon, j'ai bien un compagnon d'arme fixe mais a part ronronné et me regarder d'un air idiot il ne m'aide pas beaucoup dans mes aventures.
_________________